Il aurait pu être infographiste ou pro gamer, mais, à la sortie de ses études, il se fait rattraper par sa passion première : la pâtisserie.
Il réalise alors quelques stages dans des maisons alsaciennes puis se lance dans un CAP pâtisserie en alternance qu’il enchaine avec un CAP chocolatier. Une fois ses diplômes en poche, il passe quelques temps en Allemagne, où l’idée d’un blog mûrit. Il le lance à son retour en France.
Neuf ans plus tard, il est un influenceur culinaire incontournable : plus de 115 000 personnes le suivent sur Instagram et son blog reçoit en moyenne 500 000 visiteurs chaque mois. Pour les 10 ans du blog il vient également de lancer une chaîne youtube. Un succès que le pâtissier regarde avec humilité.
Rencontre avec le doux et doué Maxime, d’Empreinte Sucrée.
Sommaire
QUESTIONS PRO
Ça ressemble à quoi une journée de Maxime ?
Je suis plutôt lève tard, donc pour éviter de perdre du temps, je prends mon petit déjeuner devant mon ordinateur et réponds en même temps aux commentaires qui ont été postés sur mon blog Empreinte Sucrée ou sur les réseaux sociaux.
Ensuite, mon programme dépend de l’avancée de mes travaux ! Par exemple, lorsque je suis sur le point de publier une nouvelle recette, j’organise le shooting photo du dessert (que j’ai préparé la veille).
Après le déjeuner, il y a plusieurs options : je pâtisse, je mène une veille sur internet pour découvrir de nouvelles tendances, de nouvelles recettes, je prends de l’avance en rédigeant des articles à paraître ou je retouche mes photos…
Quel type de recettes et pâtisseries publiez-vous sur votre blog ?
Il y a 3 types de recettes présentes sur Empreinte Sucrée : les grands classiques que je revisite, les recettes de grands pâtissiers que je refais sans les retoucher parce qu’elles sont tout simplement parfaites, et celles que je crée moi-même. Trois-quarts des recettes qui sont sur mon blog sont des créations ou des recettes que j’ai revisitées.
Idées de pâtisseries : comment trouvez vous l'inspiration ?
A travers les réseaux sociaux, que ce soit par les créations de grands chefs ou de comptes plus anonymes. Je m’inspire surtout des associations de saveurs, et si je recherche une recette en particulier, j’essaie d’en compiler plusieurs avant de faire mes essais.
Après cela passe aussi par le goût, quand je suis à Paris ou en vacances j’aime tester de nouvelles choses : pâtisserie de boutique ou dessert de restaurant (bistrot mais aussi gastronomique).
Combien d’essais pour un dessert parfait ?
En général, j’arrive obtenir ce que je veux du premier coup. Mais il y a des exceptions et pas forcément sur les desserts les plus complexes. Par exemple, le cake cannelle orange et pépites de chocolat m’a donné du fil à retordre. Je n’arrivais jamais à obtenir la texture que je souhaitais. J’ai dû m’y reprendre de nombreuses fois avant que le résultat me satisfasse.
Que faites-vous de tous les gâteaux que vous pâtissez ?
(Rires) On les mange ! Quand ce sont des gros gâteaux, type entremets, je m’arrange quand même pour que l’on invite ou que l’on soit invités quelque part !
A propos de ses recettes de pâtisserie
Le dessert/ viennoiserie que vous préférez pâtisser ?
La brioche ! C’est la recette que je fais le plus souvent !
Des conseils de base pour les brioches ?
La brioche, comme toutes les pâtes levées, est vivante, puisqu’elle contient de la levure. Il faut donc composer avec, s’il fait froid ou chaud il faut s’adapter et ne pas être trop rigide par rapport aux instructions. 2 heures de pousse peuvent devenir 3 s’il fait froid, ou 1h30 s’il fait chaud.
Les ingrédients sont aussi très importants, même si c’est une recette plutôt simple. La qualité de la farine est primordiale (minimum 11% de protéines). Il faut peser les ingrédients rigoureusement, car 5 ou 10 g d'œufs en plus et la pâte va devenir très collante.
Le pâtissier que vous aimez le plus ?
Pierre Hermé. J’admire son travail !
Votre dessert préféré ?
Le Paris-Brest : je ne saurais pas dire pourquoi, mais c’est mon dessert favori !
Un dessert que vous détestez ?
Comme je n’aime pas le café, je dirais n’importe quel dessert au café. Par exemple, le moka avec sa crème au beurre au café est un dessert que je ne peux absolument pas manger !
Le dessert qui vous a mis une grosse claque ?
Le macaron citron vert, piment d’espelette et framboise de Pierre Hermé. C’était une saveur tellement inattendue ! Cette découverte m’a fait prendre conscience du terrain de jeu infini offert par le macaron.
Votre consommation de chocolat par jour ?
(Rires) Je dirais une tablette par jour mais pas tous les jours ! Et puis des fois, il y en aussi pour mes gâteaux !
Un mot que vous associez systématiquement à la pâtisserie ?
Créativité. C’est ce qui m’intéresse le plus dans la pâtisserie.
Une astuce pâtisserie à partager ?
Oui ! Autour du montage de la chantilly. Pour aller plus vite, on a tendance à vouloir la monter avec un fouet à pleine vitesse. C’est une erreur ! La chantilly ne pourra pas rester stable et retombera rapidement si l’air est trop vite incorporé dans la crème. Il vaut mieux jouer la carte de la patience et fouetter à vitesse moyenne. Ce conseil est aussi valable pour les œufs en neige !
Des idées pour de bûches ou d'entremets pour Noël et les fêtes ?
Tout est possible en bûche, c’est pour ça que j’aime particulièrement cette période de l’année. C’est hyper créatif !
Mais après un repas de fêtes je conseille de marier la gourmandise, souvent du chocolat ou du praliné, avec des fruits. Cela donne des associations comme le chocolat au lait et le fruit de la passion, le chocolat blanc et les fruits rouges ou le praliné et les agrumes.
Si vous optez pour des fruits qui ne sont pas de saison, comme les framboises, utilisez des fruits surgelés. Ils sont moins chers et cueillis à la meilleure période, donc très parfumés.
A propos d'ingrédients
Parmi les ingrédients proposés sur cette boutique, quel est votre coup de cœur ?
Le praliné. Il est tellement bon ! Je fais mon praliné maison mais force est de constater que chez soi, on ne peut obtenir ni la même finesse, ni la même texture que celle du praliné Valrhona !
En plus du Paris Brest, quels desserts réalisez-vous avec du praliné ?
J’aime bien utiliser le praliné pour faire des mousses dans les entremets ou les bûches. Associé à des fruits acides, cela donne du peps tout en gardant de la gourmandise. Et puis il y a l’incontournable croustillant praliné, qui apporte de la texture aux entremets.
Parlons vanille
S’il n’y avait qu’un fruit à associer la vanille, lequel serait-il ?
Certainement un fruit exotique, mais lequel ? Ce n’est pas facile comme question car tout va avec la vanille ! Disons, le fruit de la passion !
À l’inverse, selon vous quel fruit faut-il éviter avec la vanille ?
La banane ! Je n’aime pas la banane ! Donc pas de banane avec la vanille ! mais ça reste très personnel comme choix ! (Rires).
Votre dessert vanillé préféré ?
La Tarte infiniment vanille … de Pierre Hermé évidemment !
Une astuce à partager autour de la vanille ?
Oui : on ne jette rien ! Une fois les graines de vanille extraites, on fait sécher les gousses et on les passe dans un mixeur pour en faire de la poudre. Evidemment, c’est encore mieux de choisir de la vanille bio, comme la vanille de Madagascar Norohy.
Parlons chocolat
S’il n’y avait qu’un fruit à associer au chocolat, lequel serait-il ?
Framboise … avec le chocolat noir comme le chocolat au lait.
À l’inverse, selon vous quel fruit faut-il éviter avec le chocolat ?
Je pourrais répondre à nouveau la banane mais je vais me creuser un peu la tête ! J’essaie de passer en revue tous les fruits, mais j’ai du mal à voir celui qui n’irait pas avec le chocolat. Je dirais le pamplemousse. Cela me semble étrange le chocolat avec du pamplemousse.
Un fondant au chocolat tout simplement.
Je pourrais répondre à nouveau la banane mais je vais me creuser un peu la tête ! J’essaie de passer en revue tous les fruits, mais j’ai du mal à voir celui qui n’irait pas avec le chocolat. Je dirais le pamplemousse. Cela me semble étrange le chocolat avec du pamplemousse.
Un chocolat chouchou de chez Valrhona ?
Manjari 64% ! J’aime sa légère acidité ! Je trouve qu’il se marie parfaitement avec les fruits, notamment la framboise.
Une astuce à partager autour du chocolat ?
Comme les chefs Dugourd et Bau, je dirais que la pire erreur c’est de mettre de l’eau dans le chocolat. C’est une réponse attendue mais si vous saviez le nombre de fois où l’on me demande s’il est possible de mettre un peu d’eau dans du chocolat pour qu’il fonde plus vite et plus facilement !
Quel est le secret pour une mousse au chocolat réussie ?
Bien contrôler les températures, pour éviter d’avoir un chocolat trop froid au moment du mélange avec la crème montée. Car il risque de figer trop rapidement, ce qui donne un mousse compact voir friable pas vraiment agréable en bouche.
L’erreur la plus courante est aussi de trop monter la crème. Ce n’est pas une chantilly que l’on va pocher sur un gâteau, elle doit rester souple pour se mélanger facilement avec le chocolat.
Pour ou contre ?
Pour ou contre la tendance du désucrage ?
Pour ! Tant que cela reste raisonnable ou raisonné, comme dirait Frédéric Bau ! C’est vrai qu’il y a des recettes qui, aujourd’hui, méritent d’être désucrées. Je pense notamment aux cakes ou autres gâteaux de voyages que le sucre permettait de conserver plus longtemps mais qui a moins lieu d’être maintenant.
Pour ou contre les émissions de téléréalité culinaire ?
(Rires) C’est une grande question ! Je dirais « pour » les émissions culinaires mais « contre » la téléréalité ! … Plus sérieusement, je dirais « pour », car elles ont le mérite de faire parler de cuisine et de pâtisserie.
Pour ou contre le chocolat dans les plats salés ?
Pour ! J’ai testé le chocolat salé à Cité du chocolat et j’ai trouvé cela très bon !
Un grand merci à Maxime pour ses réponses et ses astuces ! Retrouvez toutes ses recettes sur son blog ainsi que sur son compte Instagram. Vous avez apprécié cet article ? Découvrez plus de Portraits dans la section dédiée de notre blog.